L’école Saint Ann est fondée en 1857 sous l’initiative du Père sulpicien Michael O’Brien. Désirant ouvrir une école pour les jeunes filles d’origine irlandaise, il fait bâtir cette nouvelle institution sur la rue McCord (aujourd’hui de la Montagne) à Montréal. Dès la fondation, il demande aux sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de venir y enseigner. Les fondatrices sont sœur Sainte-Agnès (Anastasie Rossiter) et sœur Saint-Étienne (Adélaïde Jarret). La construction de pierres de taille n’étant pas prête pour la rentrée scolaire en septembre 1857, les sœurs doivent accueillir les élèves dans les trois classes d’une petite maison de brique située à deux pas, rue Saint-Augustin (aujourd’hui Rioux). Cette petite maison sera conservée par les sœurs lors de la prise de possession de l’école terminée. Cinq cents élèves la fréquentent au cours de sa première année d’existence. Sa direction est d’abord assurée par les Sulpiciens. La bénédiction a lieu le 21 octobre 1857 et est célébrée par le curé Michael Joseph O’Farrell. C’est d’ailleurs ce dernier qui, en 1864, fait bâtir une première annexe à la maison de la rue Saint-Augustin. C’est à ce moment que l’école prend le nom de Saint Ann Academy. L’école se trouvant ainsi agrandie, les élèves peuvent maintenant y suivre des matières affiliées aux cours modèle et académique. En plus des cours réguliers, les sœurs y enseignent la cuisine, la sténographie et la couture, dès 1864. Des classes du cycle secondaire sont données à partir de 1948.

 

En 1861, les sœurs établissent leur résidence dans le pavillon de la rue Saint-Augustin. À ce moment, on compte sept cent quarante élèves inscrites à l’école. Quelques années plus tard, en 1885, la maison tombe en ruines et doit être détruite. L’autre bâtiment est alors sujet à d’importants travaux d’agrandissement pour permettre aux sœurs d’y habiter définitivement. Lors de l’érection canonique du faubourg Saint Ann en paroisse, les sœurs de la Congrégation prennent la direction de l’école. En 1882, elle devient une école de la Montreal Catholic School Commission. La paroisse Saint Ann est reprise par le Père rédemptoriste John Catulle, deux ans plus tard. En 1957, d’importantes célébrations ont lieu afin de souligner le centenaire de la fondation de l’école. La fête est de si grande envergure que les préparatifs doivent débuter dès 1955. Les anciennes de l’Amicale Our Lady of Perpetual Help sont très impliquées dans l’organisation. La fête est lancée par un grand concert et un banquet. Le centenaire se termine par une grand’messe célébrée par le Cardinal Paul-Émile Léger. Vers 1967, il est question de démolir l’école et l’église Saint Ann à cause de leur vétusté. Pour montrer leur désaccord face à cette annonce, les élèves sortent dans les rues du quartier brandissant des pancartes. Cet événement fait les manchettes de plusieurs journaux montréalais. En 1968, la Commission scolaire informe les sœurs de son intention de cesser de louer les locaux de l’école. Malgré cette décision, les sœurs continuent leur mission éducative en prodiguant des cours du soir aux adultes à la Saint Ann Academy jusqu’en 1974, année où l’école est fermée de façon définitive. Les sœurs emménagent alors au couvent Holy Trinity, rue Montgomery à Montréal. À leur arrivée, la petite maison de briques jaunes qu’elles louent doit subir de nombreux travaux de réfection. Une grande pièce doit être divisée en quatre chambres afin d’accueillir les onze sœurs. Les nouvelles pensionnaires y bénéficient d’une salle communautaire, d’une petite chapelle et même d’un jardin aménagé sur le toit. Alors que certaines d’entre elles continuent à enseigner dans des écoles de Montréal, d’autres travaillent auprès des pauvres et des malades.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.

En 1868, une maison est louée par les Sulpiciens à Pointe-Saint-Charles, dans la paroisse Sainte-Anne, pour assurer l'éducation des enfants du quartier. Cette maison, nommée école Saint-Gabriel, est située sur la rue Wellington. Le 2 mai 1881, on ouvre un couvent sur la rue Mullins et l'école Saint-Gabriel est transférée dans cette nouvelle bâtisse. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame sont alors approchées pour diriger la section des filles. Les religieuses acceptent et décident de rebaptiser l'école Notre-Dame-des-Anges. Parmi les religieuses fondatrices, on compte : sœur Sainte-Marie-de-Nazareth (Marie-Catherine Gavan), supérieure et sœur Sainte-Liduvine (Marie-Belzémire Noël). Le 8 mai, on érige dans une niche sur le devant de la bâtisse la statue de Notre-Dame-des-Anges. Mgr Fabre, évêque de Montréal, est présent lors de l'évènement. En septembre, dix religieuses, un pensionnaire et un serviteur travaillent à la maison, en plus d'une servante, de deux enseignantes laïques et d'un élève qui aide à la cuisine.

 

À la première rentrée scolaire, plus de deux cent quatre-vingt élèves fréquentent l'école Notre-Dame-des-Anges, répartis en trois classes francophones et trois classes anglophones, de la 1re à la 9e année. En 1885, les religieuses deviennent propriétaires d'un lot situé à côté du couvent et peuvent ainsi agrandir la cour de l'école. La même année, la Commission scolaire des écoles catholiques de Montréal requiert qu'on vaccine tous les élèves fréquentant des établissements scolaires. À cette période, une épidémie de variole se déclare et les religieuses doivent compiler les statistiques d'élèves décédés, malades ou encore provenant de familles touchées par la maladie. Au tournant des années 1900, plusieurs familles quittent Pointe-Saint-Charles pour s'installer plus au nord, ce qui affecte le nombre d'élèves. On retire alors la 7e, la 8e et la 9e année. L'ouverture de l'école Jeanne-LeBer incite les élèves francophones à quitter l'école Notre-Dame-des-Anges, ce qui crée une baisse considérable du nombre d'élèves. Au mois d'août 1945, on annonce la fermeture définitive de l'école. Les quelques élèves qui fréquentaient l'école Notre-Dame-des-Anges doivent dorénavant fréquenter l'école Sarsfield.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.