École normale Notre-Dame-des-Flots
Institution fondée en 1936, Havre-aux-Maisons (Îles-de-la-Madeleine), Québec.
C’est le 5 août 1877 que la Congrégation de Notre-Dame fonde sa première mission aux Îles-de-la-Madeleine, par suite des demandes faites par l’abbé Onésime Hébert, curé sulpicien de la paroisse de Havre-aux-Maisons. Le but principal de l’établissement d’un couvent par les sœurs de la Congrégation consiste alors à mettre sur pied un programme de formation pour les futures maîtresses d’école. En effet, la situation des enfants d’âge scolaire est préoccupante : moins de la moitié d’entre eux ayant accès à l’école, en 1858. C’est en réponse à ce sentiment d’urgence que sœur Sainte-Anne (Marie-Odile Lepailleur), supérieure de l’école ainsi que ses compagnes sœur Sainte-Céline (Maire-Philie-Phoebé Leduc) et sœur Saint-Théophane (Marie-Louise Hébert) viennent s’installer dans l’ancien presbytère de Havre-aux-Maisons, qui prend, de ce fait, le nom de couvent Notre-Dame-des-Flots. L’école ouvre ses portes le 3 septembre 1877 et accueille huit pensionnaires, quinze quart-pensionnaires et deux externes. Or, les sœurs se rendent vite compte qu’elles sont trop à l’étroit dans le bâtiment et qu’il faudrait déjà songer à l’agrandir. Le curé ordonne donc la construction d’un deuxième pensionnat qui est achevé en novembre 1878.
La fondation du couvent Notre-Dame-des-Flots métamorphose complètement le milieu de l’éducation non seulement à Havre-aux-Maisons mais également dans tout l’archipel. Effectivement, dans les cinquante premières années de son existence, cent trente élèves finissantes obtiennent le diplôme du Bureau des examinateurs du Québec, dont quinze, le brevet académique et quarante, le brevet modèle. De plus, onze recrues sont reçues comme religieuses à la Congrégation de Notre-Dame entre 1877 et 1900 après avoir été formées à Notre-Dame-des-Flots. Durant cette période, presque toutes les écoles primaires des Îles-de-la-Madeleine subissent indirectement l’influence de la Congrégation. Néanmoins, le problème d’espace demeure et en 1914, le curé Samuel Turbide songe à doter la paroisse de Havre-aux-Maisons d’un couvent en pierre, ce qui serait une première aux Îles, le roc étant une matière peu abondante et difficile à transporter. Le curé Turbide doit ainsi faire appel aux paroissiens pour l’aider à creuser les fondations et transporter les matériaux, et ce, sans aucune rémunération. La population accepte sa proposition et pendant les trois années qui suivent, les hommes effectuent cinq cents voyages de pierre. Lorsque ces derniers vont à la pêche, ce sont les femmes qui secondent le curé. Le pensionnat de pierre accueille finalement ses premières élèves le 16 janvier 1919.
En 1938, le Bureau central des examinateurs catholiques cesse d’exister et la maison perd son privilège de faire subir les examens préparatoires à l’acquisition du brevet. L’institution doit ainsi acquérir le titre d’école normale afin de délivrer des diplômes à ses finissantes ; ce que la mère supérieure de Notre-Dame-des-Flots parvient à obtenir en octobre de la même année. Toutefois, cette attestation n’est valide que dans les limites territoriales des Îles, les normaliennes finissantes ne pouvant enseigner dans le reste de la province. C’est ainsi qu’en 1942, une troisième année est instaurée à l’école normale, menant à un diplôme complémentaire reconnu partout au Québec. Le nombre d’élèves du couvent Notre-Dame-des-Flots s’accroît toujours, ce qui oblige la mère supérieure de la Congrégation de Notre-Dame à réacheminer les cours inférieurs vers les autres établissements des Îles et à ne conserver au pensionnat que les classes de la 8ème à la 12ème année et celles de l’école normale.
En 1955, au moment de la visite du premier ministre Maurice Duplessis à Havre-aux-Maisons, les autorités conjointes du gouvernement et de la Congrégation de Notre-Dame conviennent de la construction d’une nouvelle école normale. Cette institution aurait alors le titre d’école moyenne familiale et serait bâtie sur le même terrain qu’un autre établissement de la commission scolaire qui, lui, comporterait une section de cours élémentaire et une autre section pour les cours du premier cycle du secondaire. L’école est bâtie en 1957, mais sept ans plus tard débute déjà la construction d’une polyvalente régionale appelée à centraliser tous les cours du secondaire. Le rapport Parent propose la création de cégeps en remplacement des collèges religieux. L’école normale Notre-Dame-des-Flots ferme ses portes en juin 1969 et le 9 janvier 1970, l’établissement est vendu à la Commission scolaire de Havre-aux-Maisons. Or, les paroissiens envoient une requête à la Congrégation de Notre-Dame afin de maintenir les religieuses à la paroisse, considérée comme territoire de mission. Elles sont ainsi logées dans une résidence neuve située près de l’église et continuent de travailler dans le milieu scolaire. La résidence de Havre-aux-Maisons accueille des sœurs jusqu’en 2006, année de sa fermeture. Celles-ci s’investissent activement dans la vie communautaire et religieuse de la paroisse, s’employant à enseigner la catéchèse et l’animation spirituelle, à s’occuper de la chorale « Les Voix du Havre », à animer les groupes d’âge scolaire : les Brebis de Jésus et les Étoiles du Berger, en plus d’offrir de l’aide aux élèves en difficulté, aux personnes seules et aux personnes âgées.
N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.
École normale Notre-Dame-des-Flots
École normale Notre-Dame-des-Flots
Havre-aux-Maisons (Îles-de-la-Madeleine), Québec
Institution fondée en 1936
(1936-1969)
Dernière adresse : 292, route 199