Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Institution fondée en 1784, Pointe-Claire, Québec.

Dès 1670, les religieuses sont présentes à Lachine dans le cadre de missions ambulantes. Elles se déplacent deux par deux à l’extérieur de Ville-Marie pour assurer le développement des services religieux et pédagogiques auprès des familles de colons. En 1676, Mgr de Laval érige la petite agglomération en paroisse. Au cours des années 1680, les sœurs sont invitées à fonder un établissement permanent dans le presbytère construit en bois à l’intérieur de l’enceinte du fort. Les religieuses et leurs élèves sont donc préservées de l’attaque iroquoise du 5 août 1689 (appelée « massacre de Lachine ») et peuvent se réfugier à Montréal en attendant que le hameau redevienne plus sûr. Elles y retournent en 1692. En 1707, le sulpicien Pierre Rémy fait construire une maison de pierres où les sœurs s’installent avec leurs pensionnaires. En 1714, il refait son testament pour léguer la propriété de la maison et du terrain adjacent aux religieuses qui l’occupent déjà. Les sœurs en deviennent propriétaires à son décès en 1726. Une cinquantaine d’années plus tard, le couvent tombe en ruines et le village est en décroissance.

En 1784, la mission déménage de Lachine à Pointe-Claire pour répondre aux besoins d’un plus grand nombre d’habitants. Les fondatrices sont sœur Sainte-Marie (Marie-Julie Martel) et sœur Saint-Amable (Marie-Marguerite Couturier). Les religieuses logent temporairement dans une maison à l’est de la rue Sainte-Anne. La construction d’un premier couvent, sur la rue Sainte-Mathilde, se termine en 1787. C’est un couvent de pierres de 64 pieds de longueur sur 54 pieds de largeur. Vers le milieu du XIXe siècle, souhaitant construire une église plus imposante, la fabrique propose un échange de terrain avec les sœurs dont le couvent nécessite d’importantes réparations. Le 8 juin 1866, les religieuses cèdent donc leur terrain et leur maison à la fabrique, en échange du terrain appelé la Pointe du Moulin. Elles font construire un nouveau couvent plus spacieux, dessiné par Henri-Maurice Perreault, et y emménagent en 1868. Le couvent est situé au 1, rue Saint-Joachim, sur le même lot que le moulin à vent construit en 1708-1709 à la demande des Sulpiciens. C’est un des plus vieux vestiges de la colonisation des rives de l’île de Montréal. Il a subi plusieurs modifications à travers le temps et est devenu l’emblème officiel de Pointe-Claire, en 1911.

Le 22 mai 1900, plus de vingt bâtiments sont incendiés sur les rues Saint-Joachim et Sainte-Anne. Le couvent est intact mais des dépendances sont détruites. Entre 1900 et 1902, en signe de reconnaissance pour la préservation du couvent, sœur Sainte-Olive (Julie Girard) fait ériger une nouvelle « croix des missions » en souvenir de la croix de bois plantée en 1784 par le sulpicien Pierre Sartelon, prêtre de la paroisse. À l’origine, celui-ci avait érigé la croix en hommage aux premiers prêtres envoyés en mission pour évangéliser les amérindiens. Endommagée à plusieurs reprises, elle a été réinstallée ou remplacée en 1942, 1963 et 2002.

L’Amicale Notre-Dame-du-Vieux-Moulin est fondée le 20 mars 1930. En 1934, une statue de Saint-Joseph est installée en face de l’entrée du couvent, offerte par les anciennes élèves pour le 150e anniversaire de l’arrivée des religieuses à Pointe-Claire.Le 13 mars 1936, l’Action sociale féminine de Pointe-Claire est fondée ; plusieurs femmes de la paroisse assistent aux réunions qui se tiennent au couvent.

En juillet 1937, une verrière représentant Marguerite Bourgeoys est installée dans le hall du couvent. En 1947, la débâcle du lac Saint-Louis cause des dommages considérables en emportant un rempart de pierre qui protège la rive du terrain. La structure est consolidée par la suite avec des matériaux provenant du bâtiment du pensionnat Mont Sainte-Marie, incendié quelques années plus tôt. Une grotte de Lourdes est érigée la même année grâce aux dons des élèves des promotions 1946-47 et 1947-48. Au printemps 1966, l’installation des ailes du moulin exige la démolition de la grotte que l’on reconstruira au nord-ouest du couvent.

En partenariat avec la Commission scolaire catholique de la ville de Pointe-Claire, quelques classes du couvent sont transférées à l’école Saint-Joachim, rue Sainte-Anne, en 1953. Cette école pour garçons est dirigée par les Frères de l’Instruction chrétienne. En 1954, une nouvelle section de l'école est construite puis reliée à la partie existante pour accueillir les filles, maintenant admises. Une autre annexe est bâtie à l'est en 1957. À partir de septembre 1958, l’institution prend le nom d’école secondaire Marguerite-Bourgeoys et elle est dirigée par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Toutes les classes du couvent sont transférées à cette école cette année-là. En 1960, la Commission scolaire fonde l’école secondaire Saint-Thomas, située sur la rue Ambassador. Des filles et des garçons francophones y étudient sous la direction des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ; des élèves anglophones, sous la direction des sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie.

Entre 1961 et 1963, des travaux majeurs sont entrepris pour agrandir le couvent par l'adjonction de deux ailes perpendiculaires. En effet, le couvent subit des aménagements afin de remplir sa nouvelle vocation de maison de retraite pour les religieuses à partir de 1962. En septembre 1963, les religieuses se joignent à la population pour fêter le 250e anniversaire de la paroisse Saint-Joachim. Les amicalistes participent à ces fêtes magnifiques. Au même moment, une nouvelle école s’ouvre au couvent : le Secrétariat du Vieux Moulin. L’école accueille vingt-huit élèves pour sa première année. Elle fermera ses portes en 1967. Les religieuses de Pointe-Claire sont à plusieurs reprises sollicitées pour aider les œuvres missionnaires. Elles participent, entre autres, aux activités de l’ouvroir missionnaire Le Moulin, fondé le 5 janvier 1965 par quelques amicalistes sous la direction de Mme Camille Dagenais. Le but de cette œuvre est d’aider les missions de façon tangible ainsi que des familles de la paroisse. En 1971, les sœurs habitant au couvent sont divisées en deux groupes communautaires : la résidence Notre-Dame-du-Cénacle (premier étage) et la résidence Notre-Dame-du-Lac (séniorat, au deuxième étage). À partir de septembre 1976, les deux communautés sont rassemblées sous le nom de Résidence de Pointe-Claire.

Les sœurs poursuivent aussi l’enseignement dans les écoles prises en charge par les Commissions scolaires tout en s’impliquant dans différentes activités au sein de la communauté de Pointe-Claire. Par exemple, certaines religieuses donnent des cours de musique, des cours aux néo-canadiens, assurent le rôle d’aides scolaires ou prodiguent des cours de spiritualité à la paroisse et des cours de catéchisme dans les écoles jusque dans les années 2000 ainsi que de l’aide aux devoirs jusqu’en 2014. Au cours de cette dernière année, les religieuses quittent Pointe-Claire et la propriété est remise à la paroisse Saint-Joachim. En 2015, afin de souligner les deux cent trente ans de présence des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, la ville de Pointe-Claire commande une œuvre d’art commémorative. Installée entre le couvent et l’église, celle-ci évoque l’œuvre d’éducation des religieuses.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.

Élèves et religieuses devant le Couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Élèves et religieuses devant le Couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin, Pointe-Claire, Québec, [18-].

Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Pointe-Claire, Québec

Institution fondée en 1784

Premier emplacement (1787-1866)

Dernière adresse : Rue Sainte-Mathilde (la rue n'existe plus)

Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Pointe-Claire, Québec

Institution fondée en 1784

Deuxième emplacement (1868-[ca 1958])

Dernière adresse : 1, avenue Saint-Joachim

Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Couvent de Lachine et du couvent Notre-Dame-du-Vieux-Moulin

Pointe-Claire, Québec

Institution fondée en 1784

Troisième emplacement (1963-1967)

Dernière adresse : 1, avenue Saint-Joachim

Premier emplacement : (1787-1866) - Rue Sainte-Mathilde (la rue n'existe plus)
Deuxième emplacement : (1868-[ca 1958]) - 1, avenue Saint-Joachim
Troisième emplacement : (1963-1967) - 1, avenue Saint-Joachim