Jacques Cartier plante une croix à Gaspé et prend possession du territoire au nom du roi de France.
Marguerite Bourgeoys (1620-1700)
Nouvelle-France (1534-1763)
France (XVIIe et XVIIIe siècles)
Jacques Cartier plante une croix à Gaspé et prend possession du territoire au nom du roi de France.
Au XVIIe siècle, le royaume de France devient une puissance dont le rayonnement politique, intellectuel et culturel s'étend à une grande partie de l'Europe et jusqu’en Amérique du Nord. À cette époque, l’histoire de la France est avant tout marquée par la montée et l’apogée du «pouvoir absolu» de la royauté. Un grand mouvement d’évangélisation et de rénovation chrétienne se développe également. La France brille dans tous les domaines culturels, qu’elle soutient par la création d'académies : la littérature, les arts (peinture, sculpture, architecture, musique) et les sciences (astronomie, mathématiques, physique, botanique).
La première colonie française en Amérique du Nord est installée sur l'île Sainte-Croix, en Acadie, par Pierre Du Gua de Monts, accompagné de Samuel de Champlain.
Samuel de Champlain fonde la ville de Québec. C’est le début de la colonisation française dans la vallée du Saint-Laurent. Champlain rêve d’élargir l’empire territorial de la France et de l’enrichir par la traite des fourrures.
Louis XIII n'a que 9 ans lorsque son père meurt et qu’il devient roi de France et de Navarre. Sa mère, Marie de Médicis, gouverne le royaume à titre de régente. Mais la gestion des affaires est mauvaise. De plus, sa politique pro-italienne et pro-espagnole en dérange plusieurs, à commencer par le jeune roi. En 1617, Louis XIII évince Marie de Médicis et l’écarte de la cour de France. Le roi obtient alors les pleins pouvoirs.
Les Récollets sont des missionnaires catholiques qui ont été chargés de l'encadrement religieux des colons français et de l'évangélisation des Amérindiens.
La guerre de Trente Ans est un conflit politique et religieux qui oppose d'abord les princes allemands protestants au pouvoir de l'Empereur catholique. Il prend par la suite des dimensions européennes à mesure que les rois ou princes des différents royaumes interviennent dans le conflit. Cette guerre déchire l'Europe. Elle se termine finalement par la signature des traités de Westphalie.
Marguerite Bourgeoys naît à Troyes, en France.
Armand Jean du Plessis de Richelieu est très impliqué dans les affaires de l’État. Il partage avec le roi Louis XIII les mêmes idées de grandeur pour la France.
Les missionnaires jésuites arrivent à Québec dans le but d'évangéliser les Amérindiens. Ils fondent en 1635 le collège de Québec, où ils offriront le cours classique complet aux jeunes colons français.
La Compagnie de la Nouvelle-France ou des Cent-Associés regroupe cent marchands et aristocrates. Son mandat consiste à promouvoir la colonisation de la Nouvelle-France en échange du monopole de la traite des fourrures.
Trois-Rivières est la ville la plus ancienne du Canada, après Québec. Son emplacement, au confluent du Saint-Laurent et des trois chenaux de la rivière Saint-Maurice, est stratégiquement important pour la traite des fourrures. C’est pourquoi Samuel de Champlain enjoint Laviolette d’y ériger un fort dont le but est d’occuper le territoire et de permettre la traite des fourrures.
Les Ursulines enseignent aux jeunes filles dans leur maison de la basse ville de Québec. Les Augustines hospitalières fondent l’Hôtel-Dieu de Québec pour soigner les habitants de la région et les Amérindiens de passage.
La guerre franco-iroquoise se prolonge pendant 25 ans malgré les nombreux traités de paix qui l’interrompent.
Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance, avec une cinquantaine de personnes, fondent Ville-Marie (Montréal). L’idéal religieux de la Société de Notre-Dame de Montréal a inspiré l’établissement de la colonie. L'île de Montréal est un milieu favorable pour implanter un village qui deviendra rapidement la plaque tournante du commerce des fourrures en Nouvelle-France. Jeanne Mance fonde aussi l’Hôtel-Dieu de Montréal, le deuxième hôpital de la Nouvelle-France. Elle en assure l'administration jusqu'à sa mort.
Naturalisé Français en 1639, Giulio Mazzarini se met au service du roi Louis XIII et du cardinal de Richelieu, son protecteur et ami. Devenu cardinal de Mazarin, il succède à Richelieu comme premier ministre.
Le futur Roi Soleil est couronné à l’âge de cinq ans. Durant la régence d'Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII et mère de Louis XIV, Mazarin gouverne la France. Il restera premier ministre jusqu’à sa mort malgré une forte opposition.
La Fronde est la dernière grande période de troubles politiques qui affronte la monarchie française avant la Révolution de 1789. Elle constitue un mélange complexe de crise économique grave, de contestations parlementaires, de révoltes populaires et de conflits avec les nobles. La paix rétablie à Paris en 1652, le retour de Mazarin en 1653 ramène l’ordre et le calme ailleurs dans le royaume.
Marguerite Bourgeoys se rend en Nouvelle-France avec la «grande recrue». Elle a pour objectif d’ouvrir une école. À son arrivée à Montréal, il y encore trop peu d’enfants d’âge scolaire pour qu’elle puisse réaliser son but.
En 1653, puis à nouveau en 1659, l’arrivée d’une centaine de nouveaux colons relance chaque fois la colonie. Ces derniers s’engagent à défricher les terres qui leur sont concédées.
Marguerite Bourgeoys entreprend la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, mais les travaux sont suspendus en 1657. Marguerite Bourgeoys devra attendre plus de 20 ans avant de voir son rêve se concrétiser.
Les Sulpiciens étaient des prêtres éducateurs et missionnaires. Au nombre de quatre à leur arrivée à Ville-Marie, ils deviennent seigneurs de l’île de Montréal en 1663. Ils jouent un rôle majeur dans le développement religieux, économique, politique, culturel, architectural et urbain de Montréal.
Marguerite Bourgeoys ouvre la première école de Ville-Marie, dans une ancienne étable. Les enfants ont collaboré au nettoyage et à l’installation de leur école, qui est aussi considérée comme la première Maison mère de la Congrégation.
Marguerite Bourgeoys retourne une première fois en France, en compagnie de Jeanne Mance. Elle revient à Ville-Marie (Montréal) avec quatre recrues.
Trois « Filles de Saint-Joseph de La Flèche », les sœurs Judith Moreau de Brésoles, Catherine Macé et Marie Maillet, se rendent à l’Hôtel-Dieu de Ville-Marie pour soigner les malades et les blessés.
Le traité met fin à une guerre qui oppose depuis 1635 la France à l’Espagne. La réconciliation des deux principales puissances d’Europe, œuvre du cardinal de Mazarin, se traduit par le mariage du jeune Louis XIV avec Marie-Thérèse, fille du roi d’Espagne. Après la paix des Pyrénées, le royaume de France s’affirme comme une puissance dont le rayonnement s'étend à une grande partie de l'Europe.
François de Montmorency de Laval est ordonné prêtre en 1647 et est nommé vicaire apostolique de la Nouvelle-France et évêque de Pétrée en 1658. Reconnu pour sa piété, son humilité et sa charité, il participe activement à la vie de la colonie. Il fonde notamment le Séminaire de Québec. En 1674, il obtient l’érection du diocèse de Québec et devient alors le premier évêque de Québec.
Au lendemain de la mort de son premier ministre, Louis XIV, alors âgé 22 ans, amorce son véritable règne. Rompant avec les traditions royales, il gouvernera avec un Conseil réduit et s’impliquera directement dans les affaires de l’État.
Jean-Baptiste Colbert est nommé responsable de la gestion des finances de la France. Louis XIV et Colbert adoptent le mercantilisme : un système économique visant à développer le commerce extérieur pour enrichir la nation. Ils favorisent aussi une politique économique interventionniste, qui augmente la participation de l’État dans l’économie. Ils fondent ainsi plusieurs grandes manufactures royales. 1674 Arrivée des Français et des Anglais sur les côtes d'Afrique Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, des millions d’esclaves africains sont déportés en Amérique du Sud, aux Caraïbes et en Amérique du Nord.
La première secousse, extrêmement violente, provoque des affaissements de terrain, la formation de crevasses, le détournement des rivières, l’écroulement de cabanes, etc. Des secousses se feront sentir pendant sept mois dans tout l'est de l'Amérique du Nord.
Louis XIV place la Nouvelle-France sous son autorité directe et y établit une administration inspirée des institutions françaises. Jean-Baptiste Colbert, le contrôleur général des finances de la France, est chargé de réorganiser et de développer la Nouvelle-France.
Environ 800 jeunes Françaises, souvent orphelines, arrivent en Nouvelle-France dans le but de se marier et de fonder une famille. Le trésor royal assure les frais de voyage, la dot et même l’établissement de ces dernières. Cette politique vise à accroître substantiellement le peuplement de la colonie et à encourager son développement.
Jean Talon est le premier intendant de la Nouvelle-France. Il remplit deux mandats : de 1665 à 1668 et de 1670 à 1672. Nommé par Louis XIV et son ministre des Finances, Jean-Baptiste Colbert, Jean Talon instaure plusieurs réformes visant à favoriser le peuplement et le progrès économique de la colonie. Grâce aux efforts de Colbert et de Talon, la population en Nouvelle-France va au moins doubler.
Le régiment de Carignan-Salières compte 1200 hommes. Sa mission consiste à défendre la colonie et à envahir l’Iroquoisie. Il construit plusieurs forts le long de la rivière Richelieu pour repousser les raids des Iroquois, alliés des Anglais. Une fois cette mission accomplie, environ 400 soldats choisissent de demeurer en colonie. Célibataires et en âge de se marier pour beaucoup d’entre eux, les soldats du régiment contribueront au peuplement de la colonie.
Dès les débuts de la Nouvelle-France, la persistance de la menace iroquoise met en danger la vie des colons qui risquent d’être pillés ou tués. Les guerres iroquoises entraînent aussi l’assimilation de plusieurs tribus autochtones ou leur dispersion sur tout le territoire nord-américain. Le traité de paix signé en 1667 assure à la colonie française une quinzaine d’années de paix relative.
Monseigneur François de Laval donne à Marguerite Bourgeoys et à ses compagnes la permission d'enseigner là où on aura besoin d'elles dans tout son diocèse, soit l'ensemble de la Nouvelle-France.
Marguerite Bourgeoys retourne en France une deuxième fois afin de promouvoir son projet de communauté non cloîtrée.
La Hudson's Bay Company naît à Londres dans le contexte de la rivalité entre la France et l'Angleterre pour le commerce des fourrures en Amérique du Nord. Médard Chouart des Groseillers et Pierre-Esprit Radisson convainquent Charles II, roi d’Angleterre, de fonder une telle compagnie, après avoir vainement tenté d’intéresser la Couronne française à leur projet. Il s’agit de l'une des plus anciennes compagnies du monde encore en activité.
Le roi Louis XIV signe les lettres patentes de l'Institut des «Filles séculières de la Congrégation de Notre-Dame».
Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau, est nommé par le roi gouverneur général de la Nouvelle-France. Il gouverne jusqu’en 1682, puis à nouveau de 1689 à sa mort, en 1698. Il développe la colonie et en assure la défense militaire contre les attaques anglaises et iroquoises. Il est l’auteur de la célèbre phrase : «[…] je n’ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons et à coups de fusils […].»
En 1673, Louis Jolliet et le jésuite Jacques Marquette se lancent dans l'exploration du fleuve Mississippi, à la recherche de la route vers la Chine. En 1682, Cavelier de la Salle et Henri de Tonti descendent tout le fleuve jusqu’au golfe du Mexique. La Salle y prend possession du territoire qu’il baptise Louisiane en l'honneur du roi Louis XIV. L’empire français en Amérique s’étend alors de Québec au delta du Mississippi. En 1699, Pierre Le Moyne d'Iberville parcourt à son tour la région de l'embouchure du Mississippi. Près de vingt ans plus tard, son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fonde la Nouvelle-Orléans.
Marguerite Bourgeoys fait agrandir l’étable-école, qui devient la deuxième Maison mère de la Congrégation.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, des millions d’esclaves africains sont déportés en Amérique du Sud, aux Caraïbes et en Amérique du Nord. La traite négrière visait principalement à fournir une main-d'œuvre bon marché aux colonies espagnoles, portugaises, hollandaises, anglaises et françaises, notamment pour travailler dans les plantations de canne à sucre. Les Français opéraient surtout au Sénégal et sur les côtes ivoiriennes.
Après avoir autorisé Marguerite et ses compagnes à enseigner dans tout son diocèse (soit l'ensemble de la Nouvelle-France), Mgr de Laval approuve officiellement l'Institut des «Filles séculières de la Congrégation de Notre-Dame».
Des compagnes de Marguerite Bourgeoys commencent à enseigner aux jeunes Amérindiennes à la mission de la Montagne, sur le mont Royal (alors une forêt sauvage).
Marguerite Bourgeoys voit un de ses grands rêves se réaliser : la première église de pierre de Ville-Marie (Montréal) est finalement inaugurée, après trois ans de travaux. Elle sera complètement détruite par un violent incendie en 1754, puis reconstruite de 1771 à 1773.
En tout, Marguerite Bourgeoys effectue à sept reprises la traversée de l’Océan Atlantique, une odyssée particulièrement risquée au XVIIe siècle.
La troisième Maison mère de la Congrégation est construite sur la rue Notre-Dame. Elle est rasée par un incendie en 1768. En tout, huit Maisons mère différentes verront le jour au cours des ans.
Louis XIV cherche à unifier ses sujets sous une même religion et prend à cet effet des mesures pour supprimer le protestantisme. Il révoque ainsi l’édit de Nantes, octroyé par Henri IV en 1598, qui reconnaissait la liberté de culte aux protestants. La révocation provoque l’exode de 150 000 à 200 000 huguenots; on compte parmi eux plusieurs artisans, commerçants, officiers et savants. Un nombre important de combattants d’origine huguenote en provenance des colonies britanniques participeront à la conquête de la Nouvelle-France en 1759-1760.
La France et l’Angleterre se déclarent la guerre. En 1689, les guerriers iroquois, alliés des Anglais, attaquent par surprise l’établissement de Lachine, à l’ouest de Montréal. Les granges et les maisons sont brûlées. Environ 90 personnes, tant hommes que femmes et enfants, sont tuées ou enlevées.
En 1689, de nombreux États européens, dont l'Angleterre et la Hollande, s’allient pour s’opposer à la France. Ils s'inquiètent des ambitions de Louis XIV qui multiplie les conquêtes. Les combats se répercutent en Amérique, tant dans les colonies britanniques que françaises.
Après s’être emparée du Fort Pentagouet et de Port-Royal en Acadie, l’énorme flotte de l'amiral William Phips, composée d’au moins trente navires, remonte le Saint-Laurent et vient assiéger Québec, dont la défense est organisée par Frontenac. Les renforts de Montréal que mènent Louis-Hector de Callière arrivent à temps. Malgré les bombardements qui durent deux ou trois jours, l’attaque contre Québec est un échec. Les Anglais négocient l’échange de prisonniers et lèvent l’ancre.
Marie-Madeleine Jarret de Verchères, la fille du seigneur, est âgée de 14 ans quand la seigneurie est victime d’une attaque iroquoise en l’absence de ses parents. Ayant hérité de la bravoure de sa mère, elle échappe à un guerrier qui la poursuit et parvient à s’enfermer dans le fort. Avec détermination, Madeleine organise la défense. Elle réussit à tenir en respect les assaillants pendant huit jours, jusqu’à l’arrivée de renforts.
Marie Barbier (sœur de l’Assomption), première religieuse d'origine montréalaise de la Congrégation, succède à Marguerite Bourgeoys comme supérieure.
La France traverse une grave crise économique en raison des mauvaises conditions climatiques qui ruinent les récoltes. Des épidémies ravagent le royaume, fauchant près de 10 pour cent de la population.
Le traité de Ryswick met fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Louis XIV reconnaît Guillaume III comme roi d’Angleterre. Le traité stipule aussi la restitution des conquêtes territoriales de la France et de l’Angleterre en Amérique (principalement les postes de traite).
Les règles rédigées par Monseigneur de Saint-Vallier sont acceptées par les membres de la Congrégation. Les premières professions religieuses ont lieu à Ville-Marie (Montréal) et à Québec.
Après le décès de Frontenac en 1698, Louis XIV nomme Louis-Hector de Callière au poste de gouverneur de la Nouvelle-France.
L’épidémie fait plus de 100 victimes.
Marguerite Bourgeoys meurt à 79 ans. L’unique portrait authentique de Marguerite Bourgeoys est peint sur son lit de mort, peu après son décès, par Pierre Le Ber. On peut contempler ce tableau au Musée Marguerite-Bourgeoys, à Montréal.
La succession au trône d’Espagne déclenche une guerre qui oppose la France et l'Espagne à une coalition européenne. Le conflit armé s’étend jusqu’en Amérique du Nord, où s’affrontent la Nouvelle-France et les colonies britanniques. Les troupes britanniques tentent en vain de conquérir Montréal et Québec.
À l’initiative de Louis-Hector de Callière, le traité de la Grande Paix de Montréal est signé par la France et 39 nations amérindiennes. Il met fin à la troisième guerre iroquoise déclenchée vers 1684. Les Agniers acceptent de conserver la neutralité lors des conflits opposant les Français et les Anglais. Cette entente soulage la colonie de la menace constante qui pesait sur elle, permettant à la Nouvelle-France de se développer et de se fortifier.
Cette fois, plus de 250 personnes meurent dans l'île de Montréal.
Au début des années 1710, la France et la Grande-Bretagne se déclarent la guerre. Afin de s’emparer de la Nouvelle-France et de son commerce de fourrures, les Anglais planifient une nouvelle attaque contre Québec. Malgré la flotte et l’armée considérables dont dispose l’amiral Hovenden Walker, le projet échoue quand sept navires coulent sur la côte nord du golfe du Saint-Laurent. Les habitants de Québec marquent l’événement en rebaptisant l’église Notre-Dame-de-la-Victoire, ainsi nommée depuis le siège de Phips en 1690, «Notre-Dame-des-Victoires».
Le traité d’Utrecht met fin à la guerre de la Succession d'Espagne et marque le recul de la présence française en Amérique du Nord. La France cède Terre-Neuve, l'Acadie et la baie d'Hudson à l'Angleterre. Une période de paix de 30 ans suivra la signature du traité d’Utrecht.
Après la mort de Louis XIV, son arrière-petit-fils, âgé de cinq ans à peine, lui succède sur le trône. Le neveu et gendre du défunt roi, Philippe d’Orléans, exerce le pouvoir au nom du monarque mineur. Durant la régence, le duc d'Orléans met en œuvre plusieurs réformes.
Un violent incendie éclate dans le quartier de la place du Marché et de l'Hôtel-Dieu et rase la moitié de la ville (171 maisons détruites). L’intendant Michel Bégon émet alors une ordonnance : toute nouvelle maison construite à l’intérieur des murs de la ville devra être en pierre. Ce règlement contribuera au développement des faubourgs à l’extérieur des fortifications, où l’on continuera d’utiliser le bois. En 1734, un autre incendie ravage Montréal, rue Saint-Paul. En trois heures, 46 maisons sont dévastées, tout comme l'Hôtel-Dieu qui venait d'être rebâti.
À 13 ans, Louis XV prend officiellement le pouvoir. Peu intéressé aux affaires politiques, le nouveau roi délègue successivement la gestion du royaume au duc de Bourbon, au cardinal André-Hercule de Fleury et au duc de Choiseul. La prépondérance de la France en Europe s’affaiblit peu à peu.
Les Forges Saint-Maurice, première industrie lourde du Canada, sont fondées près de Trois-Rivières. Pendant 100 ans, la fonderie restera la plus avancée en Amérique du point de vue technologique. La production de fer commence en 1738 et ne cessera qu'à la fin du XIXe siècle avec la fermeture définitive des forges.
L’absence d’un héritier mâle à la mort de l’empereur Charles VI d’Autriche, en 1740, engendre une course à la succession. La France et l’Angleterre appuient chacune un prétendant différent au trône impérial. Après 30 ans de paix, la France entre de nouveau en guerre contre l’Angleterre, en 1744. Le conflit se transporte encore une fois en Amérique. Les opérations militaires se concentrent surtout dans le golfe du Saint-Laurent, autour de la forteresse de Louisbourg.
La forteresse de Louisbourg est fondée par les Français en 1713. Elle devient la capitale de l'île Royale (île du Cap-Breton) en 1718. En 1745, une troupe de soldats de la Nouvelle-Angleterre, appuyée par la marine anglaise, s'empare de Louisbourg après un siège de 47 jours. Les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, leurs élèves et leurs familles sont déportées en France. Louisbourg sera restituée à la France en 1748 par le traité d’Aix-la-Chapelle qui met fin à la guerre de la Succession d’Autriche.
Sur la recommandation du juge en chef de la Nouvelle-Écosse, les Britanniques déportent sans aucun préavis entre 6000 et 7000 Acadiens en France et à travers les Amériques. On leur reproche de ne pas s’assimiler assez vite et de ne pas être de bons sujets soumis au souverain d’Angleterre.
Contrairement aux autres conflits, les hostilités entre l’Angleterre et la France débutent dans les colonies en 1754. La guerre de Sept Ans éclate en Europe en 1756. Plusieurs pays s’allient, selon leurs intérêts propres, à la France ou à l’Angleterre. La signature du traité de Paris, en 1763, marque la fin de la guerre de Sept Ans. L'Angleterre prend alors officiellement possession de la Nouvelle-France.
Louisbourg capitule à nouveau devant les Anglais, dirigés par Jeffrey Amherst. Le siège aura duré 7 semaines. Les forces britanniques comptaient 27 000 soldats et marins contre 6000 pour les Français, et 39 navires contre 10 vaisseaux. Encore une fois, les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, leurs élèves et leurs familles sont déportées en France. La forteresse sera rasée deux ans plus tard.
La ville est bombardée jour et nuit pendant deux mois. Le 13 septembre 1759, les Français dirigés par Montcalm perdent la bataille des Plaines d’Abraham aux mains des Britanniques menés par Wolfe. Québec capitule le 18 septembre.
Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, le dernier gouverneur français de la Nouvelle-France, et François-Gaston, duc de Lévis, qui dirige l’armée française, organisent une offensive pour reprendre la capitale et assiègent Québec. Sans y parvenir, les Français auront tout de même réussi à infliger une dernière défaite aux Britanniques à Sainte-Foy, avant que les renforts de ces derniers ne les forcent à rebrousser chemin.
Les forces anglaises se dirigent vers l'île de Montréal. Elles remontent le fleuve Saint-Laurent à partir de Québec, descendent du lac Ontario et avancent sur le Richelieu depuis le lac Champlain, repoussant les Français et leurs alliés autochtones. James Murray ordonne de brûler les fermes et les maisons sur leur passage pour éviter que les miliciens canadiens ne rejoignent l’armée française. Les alliés amérindiens de la France pactisent bientôt avec les Britanniques. Le 8 septembre 1760, le gouverneur de Vaudreuil négocie les conditions de capitulation avec le général Jeffrey Amherst et signe l’acte de reddition de la ville et de la colonie. Aucun coup de fusil des vainqueurs n’aura été nécessaire.
Le traité de Paris marque la fin de la guerre de Sept Ans. L'Angleterre prend officiellement possession de la majeure partie du territoire de la Nouvelle-France. La France cède à l’Angleterre la Nouvelle-France, l’île du Cap-Breton et la rive gauche du Mississippi. Le reste de la Louisiane est octroyé à l’Espagne. La France conserve les îles de Saint-Pierre et de Miquelon. La Proclamation royale réduit le territoire de l'ancienne colonie française à la vallée du Saint-Laurent. Celle-ci est rebaptisée «Province of Quebec».
Le règne de Louis XVI, le petit-fils de Louis XV, est marqué par des réformes importantes, notamment sur le plan des droits humains. Son désir de changements politiques, économiques et sociaux se heurte à maintes reprises à l'hostilité et à la résistance des familles nobles.
À la suite d’une série de conflits entre la métropole anglaise et les treize colonies britanniques d'Amérique du Nord, celles-ci décident de faire sécession du Royaume-Uni. Le 4 juillet 1776 la Déclaration d'indépendance, principalement rédigée par Thomas Jefferson, est signée.
Le traité de Paris de 1783 (ne pas confondre avec le traité de Paris de 1763!) reconnaît officiellement l'indépendance des États-Unis d'Amérique, sept ans après la Déclaration d'indépendance. Il met fin à la guerre d’indépendance qui opposa les anciennes colonies britanniques à la Grande-Bretagne. Le soutien militaire de la France a contribué à la victoire américaine. Après la guerre, plus de 50 000 loyalistes quittent les États-Unis pour s’établir au Canada.
En 1788, la France connaît une grave crise économique. Les campagnes sont particulièrement touchées et les paysans contraints à la mendicité. À ce désastre agricole s’ajoutent de profonds problèmes financiers, politiques et sociaux.
La Révolution marque un tournant décisif dans l’histoire de la France. Elle constitue la fin de l'Ancien Régime, la chute de la monarchie et la proclamation de la République. La Révolution française engendre l’adoption de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, texte voté par l’Assemblée nationale qui énonce un ensemble de « droits naturels » individuels et collectifs. Mais cette période rappelle aussi la terreur et par la mort de plusieurs milliers de personnes.
Louis XVI et son épouse Marie-Antoinette d'Autriche sont guillotinés pour « trahison » sur la place de la Révolution à Paris (actuelle place de la Concorde).
Napoléon Bonaparte dirige la France à titre de Premier consul à partir du mois de novembre 1799. Le 18 mai 1804, il se fait proclamer empereur des Français sous le nom de Napoléon 1er. Napoléon Bonaparte multiplie les victoires et les alliances militaires. Il réussit à faire régner l'Empire sur la majeure partie de l'Europe continentale. En 1812, l’Empire français atteindra son apogée. En 1815, après la défaite de Waterloo, Napoléon se rendra aux Anglais. Déporté et emprisonné sur l’Île Sainte-Hélène, dans l’Atlantique Sud, il mourra en 1821.