École normale de la Congrégation de Notre-Dame
Institution fondée en 1936, Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu), Québec.
Puisque les histoires du pensionnat de la Congrégation de Notre-Dame / pensionnat Saint-Jean-de-Québec et de l'École normale sont intimement liées, notez que leurs historiques ont été rédigés conjointement.
L’année 1847, alors qu’elle tire à sa fin, voit poindre les débuts de la mission des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame à Saint-Jean-sur-Richelieu. Le curé de la paroisse, M. Charles Larocque, conçoit en effet le projet d’établir une école pour jeunes filles dirigée par des religieuses. Un couvent en pierre avait déjà été érigé à cette fin sur un terrain à côté de l’église et le 17 octobre 1847, en vertu d’une autorisation spéciale de la part des marguilliers de la Fabrique, il est cédé aux sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Sœur Sainte-Victoire (Julie-Adélaïde Rainville), sœur Sainte-Julie (Marie-Marguerite-Éliza Bouthiller) et sœur Saint-Martin (Marie-Angèle Lahaye) y reçoivent leurs élèves, quatorze pensionnaires et des quarts-pensionnaires, dont le nombre ne cesse d’augmenter, si bien qu’un manque d’espace devient bientôt contraignant. C’est pourquoi en 1854, les membres de la Fabrique conviennent de donner aux religieuses la maison des Frères des écoles chrétiennes qui est située au 244 rue Laurier, à condition qu’elles s’engagent à en terminer la construction. Cette entente est acceptée. Ce deuxième couvent fait trois étages et comprend aussi une maison attenante en briques de deux étages, un hangar en briques ainsi qu’une bâtisse de bois pour les animaux. Les paroissiens aident les sœurs à y emménager, le 1er janvier 1855. Le premier couvent sera occupé à partir de 1868 par les Sœurs de la Charité de Montréal (Sœurs Grises), qui le convertiront en jardin d’enfance, ensuite en hospice, puis en hôpital. Les murs du nouveau pensionnat de Saint-Jean sont témoins de bien des malheurs au tournant du vingtième siècle. Non seulement ils abritent les paroissiens dont les maisons ont été rasées par le grand incendie de juin 1876, mais ils subissent aussi les vagues de maladies qui déferlent dans la paroisse, que ce soit la typhoïde, la variole ou la grippe espagnole. De petites pensionnaires, et aussi des sœurs, sont emportées par la maladie. Le pensionnat se transforme au fil du temps : il s’agrandit avec une annexe en 1881, puis avec une autre en 1909, date à laquelle il se modernise et s’électrifie. En septembre 1922, il accueille des élèves du pensionnat d’Iberville, qui a dû fermer temporairement en raison de la typhoïde qui y sévit. Le couvent réussit malgré tout à traverser ces épreuves et mène au succès ses élèves à travers ses classes de la première à la neuvième année. Les élèves peuvent se joindre à diverses organisations étudiantes. La première à être fondée est la Société des Enfants de Marie, puis l’Amicale, du nom de Notre-Dame du Thabor, en 1929. Plus tard, on verra aussi naître la Jeunesse étudiante catholique féminine, le Cercle d’études catéchistiques, l’Action catholique, la Société Saint-Jean-Baptiste pour les jeunes et le Cercle des jeunes naturalistes… Sans oublier le Ciné-club, qui permet aux élèves de visionner et d’analyser des œuvres cinématographiques.
Dès 1934, mère Sainte-Anne-Marie (Marie-Aveline Bengle), alors maîtresse générale des études et directrice de l’Institut pédagogique, entreprend des démarches en vue de l’ouverture d’une école normale à Saint-Jean-sur-Richelieu. En 1936, Mgr Anastase Forget, insiste auprès de M. Cyrille Delâge, alors surintendant de l’Instruction publique, afin d’établir le statut légal de cette nouvelle école. La première supérieure et directrice est sœur Sainte-Marie-Herminie (Marie-Célina-Louisa Mignault) alors que le principal de l’école est l’abbé Romain Boulé. La première année, dix normaliennes venues de différentes villes du Québec sont inscrites; le nombre d’étudiantes augmente toutefois par la suite. Il est convenu que le couvent accueille les étudiantes en attendant la fin de la construction, rue Saint-Charles. En 1938, deux ailes du couvent doivent être démolies pour faire place au nouveau bâtiment de l’école normale qui s’étend de la rue Laurier à la rue Mercier. En 1944, au couvent, est instauré un cours postsecondaire d’enseignement ménager dans lequel sont offerts des leçons de cuisine et de couture aux dames et aux jeunes filles de la ville. La fin de la Seconde Guerre mondiale amène un nombre record d’élèves et certaines d’entre elles sont refusées par manque de place. Dans les années 1950, le couvent offre, affilié à l’Université de Montréal, un certificat de lettres-sciences en langue française, qui permet d’entrer dans tout collège féminin, ainsi qu’un certificat de « Junior immatriculation » en anglais. À la rentrée de septembre 1955, six religieuses accueillent soixante-dix pensionnaires. Huit externes viennent compléter la famille normalienne réparties en 5 classes. Au couvent, vingt-neuf sœurs et une laïque enseignent à trois cent vingt-huit élèves (dont quatre-vingt-cinq pensionnaires), réparties en treize classes. En 1964, une nouvelle aile s’ajoute au couvent au coin des rues Mercier et Saint-Charles. En 1967, au même moment où l’école normale ferme ses portes, le couvent ne reçoit plus de pensionnaires et le cours primaire cesse d’être donné. Le couvent, ainsi que l’école normale, sont finalement cédés à la Commission scolaire régionale Honoré-Mercier en 1971, le bâtiment est démoli à l’été 1973. Les sœurs continuent par la suite d’enseigner dans différentes écoles de Saint-Jean-sur-Richelieu jusqu’en 1998.
N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.
École normale de la Congrégation de Notre-Dame
École normale de la Congrégation de Notre-Dame
Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu), Québec
Institution fondée en 1936
Premier emplacement (1936-1967)
Dernière adresse : 154, rue Saint-Charles