En 1886, les commissaires de Cornwall, en Ontario, avec l’approbation du curé de Saint-Colomban, M. l’abbé Charles Murray, font construire une école surnommée l’école de bois, dans l’est de Cornwall. Les cent vingt-cinq élèves qui fréquentent l'école, située à l’angle de la rue Édouard et du Chemin Montréal, sont répartis en deux classes : une pour les filles, dirigée par sœur Saint-Michel-des-Saints (Marie-Agathe Pion-Lafontaine), et une pour les garçons, sous la conduite d’une institutrice séculière, Mlle MacDonald. Les religieuses qui enseignent à l’école de bois habitent le couvent Saint-Colomban situé de l’autre côté de la ville (Cornwall Ouest). Tous les matins, beau temps, mauvais temps, elles se rendent à l’école à pied ou dans la voiture du laitier. L’enseignement bilingue est introduit, en 1888, par sœur Saint-Antoine-du-Désert (Marie-Philomène Paradis). Le nombre d’élèves augmente : en 1897, une annexe de deux classes est ajoutée et, en 1901, une deuxième sœur vient enseigner à l’école de bois. Les activités des Enfants de Marie débutent en 1904 sous la direction de sœur Saint-Antoine-du-Désert. Une résidence surnommée ironiquement « Château Parker » et située à proximité de l’école, est offerte aux soeurs, en 1907. Les premières sœurs à y habiter sont sœur Sainte-Luména (Louise-Ombéline Cheval dit Saint-Jacques), supérieure, ainsi que soeur Saint-Raphaël-Archange (Marie-Anna Melançon) et sœur Lebel (Marie-Malvina Morin).

Dès 1908, on introduit dans le programme des cours de musique et de chant. En 1924, les soeurs emménagent dans une nouvelle résidence, sur le Chemin Montréal. Une nouvelle école en brique rouge est érigée la même année, sur la rue Édouard, derrière l’école de bois et baptisée couvent de La Nativité. Les sœurs enseignent les cours primaire et secondaire à six cent soixante-trois filles et garçons, répartis en huit classes. Le samedi, elles donnent des cours privés de français aux enfants de la région. La population francophone ne cesse d’augmenter et quand l’école doit refuser une soixantaine d’élèves en début d’année 1927, des classes pour garçons sont aménagées dans le « Château Parker » et dans un magasin désaffecté. Les classes sont toutefois surpeuplées et les institutrices qui doivent enseigner le français et l’anglais sont débordées. En 1930, une nouvelle école de douze classes, Saint-Louis-de-Gonzague, est construite pour accueillir cinq cents garçons tandis que les huit cents filles sont distribuées entre l’école de La Nativité et l’école de bois, rebaptisée académie Saint-Antoine. Les années trente et quarante sont très fructueuses au point de vue culturel. Les concours de français et de catéchisme, les récitals de chant et de poésie battent leur plein. De plus une fanfare est créée. La hausse continue d’élèves cause plusieurs réorganisations en 1955 : plusieurs élèves, filles et garçons, sont relogés dans la nouvelle école Immaculée-Conception. L’école de bois est détruite et l’école Saint-Louis-de-Gonzague devient moitié pour les garçons et moitié pour les filles. En janvier 1962, la Congrégation devient propriétaire du couvent. L’école Sainte-Lucie ouvre ses portes en 1965 et, en 1967, tous les élèves à l’est de Cornwall entrent à la nouvelle école Jean XXIII, sous direction laïque. L’école de La Nativité ferme définitivement ses portes aux étudiants, mais les sœurs continuent d’enseigner aux écoles Immaculée-Conception, Sainte-Lucie et Jean XXIII. Elles s’impliquent également dans la paroisse en donnant des cours privés et en visitant des personnes âgées, malades ou seules. Le couvent est vendu en 1970 au diocèse d’Alexandria et les sœurs prennent un logis sur le Chemin de Montréal à la fin juin. Trois ans plus tard, elles déménagent dans une maison de la 13e Rue et elles donnent à cette demeure le nom de résidence Marguerite. Les sœurs continuent d’enseigner dans les écoles publiques durant les années soixante-dix et quatre-vingt et offrent de l’aide aux gens dans le besoin, enseignent l’alphabétisation aux adultes et s’occupent de la pastorale jusqu’à la fermeture de la résidence Marguerite, en 2005.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.

Saint Columban School a été fondée en 1885, à la demande du Père Charles Murray, prêtre de la paroisse Saint Columban à Cornwall, Ontario. La maison, construite par les paroissiens, est située sur la rue Augusta et sert aussi de résidence aux sœurs. Trois religieuses de la Congrégation de Notre-Dame arrivent le 5 janvier 1885 pour enseigner aux jeunes de la communauté de Cornwall. Il s’agit de sœur Sainte-Marie-Françoise (Catherine Deane), supérieure, sœur Saint Mary Jane (Margaret Byrnes) et de sœur Saint-Michel-des-Saints (Marie-Agathe Pion-Lafontaine). Elles font la classe à plus d’une centaine élèves. Dès 1885, les sœurs commencent à donner des cours de français aux jeunes élèves, ce qui fait augmenter le nombre d’inscriptions à deux cents cinquante à la fin du mois de juin. En 1886, les parents d’enfants francophones réclament la construction d’une autre école, cette fois dans l’est de la ville. La nouvelle école est située à l’angle de la rue Édouard et du Chemin de Montréal. Elle prend le nom d’école de la Nativité. À partir de 1887, les sœurs enseignant à cette école habitent au couvent de Saint Columban jusqu’à ce qu’une résidence leur soit offerte à proximité, en 1907. Très tôt, l’école fait de la musique sa vocation. Ainsi, on fait l’acquisition d’un piano afin de prodiguer des cours de musique aux élèves. C’est une véritable tradition qui est alors instaurée. L’école offre chaque année un récital pour présenter le talent de ses élèves à la paroisse. Une aile supplémentaire est construite, en 1927, pour y établir six nouvelles classes. Le couvent entre dans une grande période de prospérité Le nombre d’élèves inscrits ne cesse d’augmenter et la Congrégation reçoit des éloges des autorités civiles et religieuses. Rapidement l’enseignement à Saint Columban devient une référence pour le reste de l’Ontario. Les religieuses se spécialisent également et deviennent de véritables enseignantes professionnelles aux yeux de tous. Leur programme éducatif sera même accepté par le Département de l’Éducation de l’Ontario. Les religieuses sont aussi membres de l’English Catholic Teacher Association. En 1938, l’école accueille cinq cents soixante-quinze élèves.

Le 5 septembre 1945, le couvent est sérieusement endommagé par un tremblement de terre, qui secoue la ville. Les dégâts sont si importants que la Congrégation doit faire démolir puis rebâtir les cheminées et faire subir des travaux de maçonnerie majeurs aux murs extérieurs du bâtiment. Cependant, le contexte socio-économique de la Deuxième Guerre mondiale ralentit les travaux. En 1960, on célèbre le 75e anniversaire de l’arrivée des sœurs dans la communauté de Cornwall. Plus de quatre cents invités participent au banquet. En 1959, les Frères de la Présentation quittent la ville de Cornwall et se retirent de l’enseignement aux garçons. Les sœurs assurent alors la relève. Pour la première fois, les garçons et les filles sont dans les mêmes classes, de la maternelle à la huitième année. En 1962, la paroisse de Saint Columban cède le terrain du couvent à la Congrégation de Notre-Dame. L’ancien couvent, datant de 1884, est alors démoli pour faire place à un couvent plus moderne construit par l’architecte Peter Dickinson : le Notre-Dame Convent. Toujours soucieuses d’enseigner à la jeunesse, les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ne se bornent pas uniquement aux écoles dont elles ont la responsabilité, mais s’investissent également dans d’autres écoles locales. Ainsi, plusieurs religieuses enseignent aussi, dès 1967, à la Bishop MacDonnel School et à la Sacred Heart School. En 1985, la paroisse de Saint Columban organise une messe spéciale afin de souligner le 100e anniversaire de la présence des sœurs à Cornwall. Le Notre Dame Convent ferme définitivement ses portes en 1990.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.