Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours : entrevue avec sœur Patricia Simpson

Inventaire du patrimoine immatériel religieux du Québec.
Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours : entrevue avec sœur Patricia Simpson

Marguerite Bourgeoys habite Ville-Marie depuis deux ans lorsqu'elle fait la promesse d'ériger une chapelle. Après avoir conquis à sa cause tous les personnages importants de l'endroit, elle trouve un site magnifique sur les rives du fleuve. Elle convainc les Montréalais d'entasser des blocs de pierre et d'offrir leur savoir-faire, en prenant soin de les récompenser pour leurs efforts. Maisonneuve lui-même fait abattre les tout premiers arbres qui y sont apportés.



À l'époque, Montréal est une mission jésuite. Mais en 1657, les Jésuites cèdent la place aux Sulpiciens. Lorsque Marguerite demande l'autorisation pour construire la chapelle, le nouveau supérieur sulpicien décline la demande.



La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours n'est finalement terminée qu'en 1678. C'est la première église en pierre de Montréal puisque l'église paroissiale n'est achevée qu'après 1680. Un très grand nombre de personnes viennent y prier. Lorsqu'ils éprouvent des difficultés, ils s'y rendent pour chercher de l'aide. Pendant les périodes heureuses, ils se déplacent pour témoigner leur reconnaissance.



Les sœurs de la Congrégation utilisent ce lieu pour célébrer de grands événements et pour renouveler leur promesse faite à Dieu, étant donné qu'elles ne prononcent des vœux qu'à la fin du XVIIe siècle.



En 1774, la chapelle est complètement détruite par le feu. À la fin de la Guerre de sept ans, Montréal n'est plus administrée par des catholiques français mais par des protestants de langue anglaise. Les Britanniques érigent alors des baraquements aux abords du fleuve. Malgré cela, les responsables de la chapelle et les Sulpiciens décident de la reconstruire.



Au début du XIXe siècle, vu la présence importante de catholiques anglophones, les Sulpiciens, qui ne veulent pas perdre leurs fidèles, célèbrent les messes en latin, prononcent les sermons et tiennent les rassemblements en anglais. Le site devient le berceau même de la communauté catholique anglophone montréalaise.



En 1847, les catholiques de langue anglaise ont construit leur propre lieu de culte, soit l'église Saint Patrick. Comme la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours semble quelque peu négligée, l'évêque Bourget promet que si la fièvre typhoïde est endiguée à Montréal, il fera don d'une nouvelle statue pour remplacer celle qui avait été volée; il s'engage également à reprendre les pèlerinages à la chapelle et à faire réaliser une toile commémorant le miracle de l'éradication de la fièvre typhoïde. Il remplit ces trois promesses en 1849. Les pèlerinages reprennent et se poursuivent jusqu'aux années 1950, au moment où la pratique religieuse commence à décliner au Québec.