Couvent de la Congrégation de Notre-Dame

Institution fondée en 1849, Saint-Eustache, Québec.

Bien que l’enseignement au pensionnat de Saint-Eustache ne commence qu’en 1849, son histoire débute un peu plus de vingt ans auparavant. En effet, en guise de remerciements pour des rénovations faites à l’église de Saint-Eustache, le curé de la paroisse, Jacques Paquin, finance la construction d’un couvent et organise dès 1828 une première corvée pour amasser les pierres nécessaires à sa construction. Le couvent, une bâtisse de pierres à deux étages située près de l’église, sur le bord de la rivière des Mille Îles, est cédé à la Corporation de l’Œuvre et Fabrique de Saint-Eustache en décembre 1833 au profit et l’usage du couvent des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame avec pour obligation d’en faire un lieu d’enseignement pour la jeunesse. Le curé Paquin demande ensuite la collaboration de deux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame pour réaliser cet objectif. En 1836, la construction du couvent est pratiquement complétée et il ne reste qu’à finaliser l’entente avec la Congrégation pour l’utilisation de ce couvent. Toutefois, alors que les religieuses entreprennent cette dernière démarche en vue d’officialiser leur nouvelle mission, la bataille de Saint-Eustache (rébellion des patriotes) éclate en décembre 1837 et bouscule la suite des choses. En effet, les patriotes se réfugient notamment à l’intérieur du couvent qui est détruit en grande partie. Il est rebâti à la hâte pour servir de lieu de culte, l’église ayant été entièrement démolie lors de la bataille. Entretemps, le curé Paquin décède sans avoir pu voir le couvent reconstruit et utilisé pour des fins d’enseignement. Heureusement, son successeur, l’abbé Hippolyte Moreau, veille à ce que le tout se concrétise. Retardées par ces imprévus, les fondatrices, sœur Sainte-Victoire (Julie-Adélaïde Rainville) et sœur Saint-Narcisse (Claire-Hermine Trottier de Beaubien) arrivent finalement à Saint-Eustache et accueillent les premières élèves du couvent le 10 septembre 1849. Rapidement, on se retrouve à l’étroit au pensionnat en raison du nombre important d’élèves inscrites, si bien que les religieuses doivent assumer les coûts de la construction d’une annexe de deux étages bâtie en 1855 et comprenant une chapelle, une salle d’étude, une chambre de musique et un dortoir. En 1885, le couvent nécessite des travaux urgents dont les coûts sont assumés par les religieuses, mais aussi par la fabrique. La vie de ce pensionnat achève cependant : il est démoli en 1898 et entièrement reconstruit, cette fois avec électricité et chauffage, grâce aux efforts conjugués du curé Calixte Ouimet, des religieuses de la Congrégation et de la fabrique qui assument les frais de reconstruction. À ce moment, le nouveau couvent compte plus de trois cents élèves, dont une quarantaine de pensionnaires. On y enseigne de la première à la septième année, incluant des cours de musique et d’anglais.

Le 10 octobre 1937 a lieu une cérémonie de commémoration de la rébellion des Patriotes, durant laquelle un monument érigé dans la cour du pensionnat pour perpétuer le souvenir du docteur Jean-Olivier Chénier et de ses compagnons, tués lors des affrontements de décembre 1837. En plus du couvent, les sœurs de la Congrégation doivent aussi s’occuper d’une ferme qui leur a été léguée à des fins éducatives. Mais cette ferme est une source de dépenses qui devient contraignante, ce qui pousse le Conseil général de la Congrégation à remettre son administration entre les mains de la Fabrique en 1938. La ferme est vendue en 1940. Toujours à cette époque, les sœurs enseignent non seulement aux classes du pensionnat, mais aussi à celles de l’école paroissiale. D’autres cours sont introduits au pensionnat, comme le dessin artistique et celui d’art culinaire qui a pu voir le jour grâce à une loterie où des fonds sont amassés. Diverses activités de financement sont ainsi organisées régulièrement pour le développement de l’éducation ou les réparations à apporter au couvent. Les élèves peuvent aussi se joindre à des associations telles que les Enfants de Marie, les Anges gardiens et les Enfants Jésus. Le 20 octobre 1946, au grand bonheur des anciennes élèves, l’Amicale du pensionnat de Saint-Eustache voit le jour sous le nom de l’Amicale de Notre-Dame-des-Deux-Montagnes. À partir de 1946, les sœurs enseignent dans les classes du couvent qui relèvent dorénavant de la Commission scolaire de Saint-Eustache. Avec l’accroissement de la population étudiante, on transforme en 1949 une vieille maison en école qui porte le nom d’école Le Plateau en raison de son positionnement surélevé. L’insalubrité des lieux force la construction d’une nouvelle école pour filles sur ce même lieu à peine quelques années plus tard. Dès 1952, cette nouvelle école, l’école Notre-Dame, accueille deux cent dix-sept filles. En 1956, la population étudiante s’élève à deux cent soixante-dix-huit filles. À la demande des Commissaires scolaires, deux locaux sont assignés pour l’enseignement aux garçons, faute de place dans d’autres écoles. Une nouvelle école exclusivement réservée aux filles est construite sur le terrain adjacent au pensionnat. En 1961, le Conseil général de la Congrégation autorise la fermeture du pensionnat de Saint-Eustache en raison de nouvelles exigences de la part de la Commission scolaire concernant les frais de cours. Les élèves sont alors redirigées vers l’école régionale sous la direction de la Commission scolaire régionale des Écoles secondaires de Saint-Eustache. Les sœurs continuent tout de même d’enseigner dans les écoles de la paroisse. En 1981, elles déménagent à la résidence Christ-Roi, nouvellement fondée.
 

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.

Couvent de la Congrégation de Notre-Dame

Couvent de la Congrégation de Notre-Dame

Saint-Eustache, Québec

Institution fondée en 1849

(1849-1980)

Dernière adresse : 145, rue St-Louis

(1849-1980) - 145, rue St-Louis