Le Saint Peter Convent, situé dans la petite ville de Port Hood, en Nouvelle-Écosse, est fondé en 1884. L’abbé Colin Chisholm, frère de sœur Saint-André-Avellin (Catherine Jane Chisholm), désire ouvrir une maison d’éducation dans sa paroisse. En 1879, son projet est rendu possible grâce à un legs de monsieur Peter Smyth pour la construction d’un couvent. En attendant cette construction, il est décidé de trouver une maison assez spacieuse pour y accueillir les classes et la résidence des religieuses. Les premières sœurs de la Congrégation de Notre-Dame arrivent en août 1884. Les fondatrices sont sœur Sainte-Eliza (Mary Ann Deane) et sœur Sainte-Eusébie (Marie-Jessie Proulx). La maison est bénite le 24 septembre mais l’école de deux classes ne peut ouvrir ses portes en raison de divers travaux de réaménagement. Deux religieuses supplémentaires arrivent au mois d’octobre suivant, juste à temps pour le début des classes. Il s’agit de sœur Saint-Pierre-de-la-Croix (Victoria-Anne Martel) et de sœur Sainte-Marie-de-la-Purification (Marie-Émélie Lauzon). La petite communauté de Port Hood se montre très généreuse à l’égard des sœurs. Un donateur leur offre un piano, afin de permettre la tenue de cours de musique. Vingt élèves sont présents à l’ouverture officielle des classes, le 4 novembre 1884. Une fois de plus, les sœurs enseignantes doivent faire preuve de patience : une épidémie de diphtérie les oblige à fermer l’école le jour même. Cette dernière est finalement rouverte de façon permanente, huit jours plus tard. À l’été 1886, les religieuses organisent un grand concert auquel les parents d’élèves sont conviés. Diverses pièces musicales sont chantées en français, en anglais et en gaélique.

Il faut pourtant attendre encore quelques années avant de voir débuter la construction du couvent. En 1898, un bâtiment de trois étages est inauguré sur un terrain situé non loin de l’église. Le 17 décembre, les sœurs y accueillent cent-six élèves, dont sept sont des pensionnaires. En 1906, le travail dans les mines de la ville est suspendu, causant une importante hausse du taux de chômage à Port Hood. Plusieurs habitants décident de quitter la ville en direction des États-Unis ou de l’ouest du Canada en quête de travail. Deux ans plus tard, l‘industrie minière a repris ses activités, mais toute la communauté est affligée par suite d’une violente explosion qui cause le décès de dix ouvriers. En 1918, d’importantes rénovations sont effectuées au couvent. En effet, le système de chauffage est refait à neuf et on installe un moteur à gazoline pour que les deuxième et troisième étages puissent être pourvus d’eau courante. On fait aussi construire une quatrième classe. Cette année marque l’arrivée d’élèves de sexe masculin au couvent. Des cent quatre-vingt élèves, quarante-huit sont des garçons. En juin 1934, on célèbre le jubilé d’or de la fondation du Saint Peter Convent. Pour l’occasion, une messe haute est célébrée. De plus, une danse est organisée par l’Amicale ainsi qu’un banquet. Le 28 janvier 1938 marque une date importante pour l’amélioration de la vie au couvent : l’arrivée de l’électricité. À partir des années 1940, les élèves participent annuellement au South Inverness Music Festival et remportent de nombreux prix. Toujours au cours de cette décennie, certaines religieuses rattachées au Saint Peter Convent sont appelées à prodiguer des cours à la Judique-Creignish School, située dans le comté d’Inverness. Elles font l’aller-retour en taxi. En 1946, cette école prend le nom de Judique-Creignish Consolidated School et devient la toute première High School de Nouvelle-Écosse à être fondée sous le « Consolidated School Act ».

En 1950, une clôture métallique est installée tout autour du couvent. Devant l’entrée, on fait inscrire sous une arche « Saint Peter’s Convent » en grands caractères, ce qui contribue à donner une allure élégante au bâtiment. En 1961, un nombre record de cent trente-neuf élèves se présentent à la rentrée des classes. Le manque de place au couvent nécessite l’ouverture d’une classe supplémentaire dans le hall paroissial. La même année, un incendie ravage la Port Hood Academy, une école publique fondée en 1911. L’ouverture d’une nouvelle école à Port Hood s’avère donc plus que nécessaire en raison de ces événements. En 1962, la commission scolaire fait construire une toute nouvelle école. Elle porte le nom de Port Hood Consolidated School. La fondation de cette nouvelle institution cause la fermeture d’un bon nombre d’écoles de la localité. C’est notamment le cas du Saint Peter Convent, où élèves et enseignantes sont transférés à la nouvelle école. Port Hood Consolidated School est une école beaucoup plus vaste qui contient, entre autres, douze salles de classe, un laboratoire de sciences, un département de sciences domestiques, ainsi qu’une bibliothèque. Elle accueille six cent soixante-neuf élèves à sa première année d’existence. Les élèves inscrits sont de la première à la douzième année. Quant au personnel de l’école, il est composé de six religieuses enseignantes, de huit enseignants laïques, d’un directeur et d’un directeur adjoint. Les quatre classes de l’ancien couvent sont, pour leur part, réaménagées en résidence pour les sœurs et on y installe un poste de télévision, une gracieuseté du père Allan I. MacAdam. En décembre 1970, les religieuses célèbrent Noël dans une toute nouvelle résidence puisque l’ancien couvent, bâti en 1898, est vendu. Certaines d’entre elles continuent à enseigner à la fois à la Port Hood Consolidated School et à la Judique-Creignish Consolidate School jusqu’en 1987, année où elles se retirent de l’enseignement à Port Hood. Au mois de juillet de l’année 1991, les deux dernières religieuses de la Congrégation à Port Hood quittent la résidence de façon définitive pour d’autres missions en Nouvelle-Écosse. Quant à la Port Hood Consolidated School, elle ferme ses portes en 2000.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.