Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / Couvent Saint-Christophe d'Arthabaska

En 1869, Philippe-Hippolyte Suzor, premier curé de la paroisse Saint-Christophe d’Arthabaska, organise une assemblée pour étudier le projet de construction d’un couvent pour jeunes filles. Les citoyens présents se montrent en faveur du projet à l’unanimité. C’est ainsi que, grâce à des dons de particuliers de la région, s’achève la construction du couvent Saint-Christophe d’Arthabaska, en août 1870. Le curé Suzor confie alors la direction du couvent aux sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. De surcroit, il leur fait don d’un terrain attenant faisant environ sept arpents de superficie. L’entente veut que tant que les sœurs utilisent ces dons pour faire avancer la cause de l’éducation, elles en restent les propriétaires. Si toutefois elles cessent d’y enseigner, le couvent ainsi que le terrain reviennent de droit au curé de la paroisse. En 1870, sœur Sainte-Dosithée (Suzanne Denis) et sœur Sainte-Synclétique (Marie-Adèle Mailloux) sont envoyées en éclaireuses. Elles rapportent avoir été frappées par la pauvreté de la modeste église qui se résume à une chapelle dotée d’un toit de chaume, sans aucun ornement. En ce qui concerne le couvent, la maison de brique à deux étages ne possède aucun mobilier. Sœur Saint-Sylvain (Aimée Bernier), sœur Saint-Ephrem (Marie-Octavie Hudon-Beaulieu) et sœur Saint-Cyriaque (Marie-Odile Bérubé), pour leur part, arrivent au couvent pour le début des classes. La bénédiction est célébrée le 23 août 1870, par Mgr Laflèche, évêque de Trois-Rivières. Au cours de cette année, les sœurs accueillent cent cinquante et une élèves dont quarante-quatre sont pensionnaires et soixante-cinq sont externes. Le programme éducatif du couvent prévoit l’étude des langues française et anglaise, la peinture, la couture et la musique. Un piano, un harmonium et un orgue sont mis à la disposition des élèves musiciennes. Chaque jeune fille doit fournir de bonnes références afin d’être admise au pensionnat. Les pensionnaires doivent porter, en guise d’uniforme, une robe, des chaussures et un chapeau noirs, sans aucun bijou. Quant aux parents, ils reçoivent, à la fin de chaque mois, un compte-rendu de la conduite et de la performance scolaire de leur enfant.

En 1894, les sœurs s’entendent avec le curé sur la location d’une partie du terrain de la paroisse pour y installer la cour de récréation des élèves. En 1898, on fait bâtir une annexe afin d’agrandir le couvent. Celui-ci est affilié à l’Université Laval en 1929. Deux ans plus tard, la construction d’une nouvelle annexe s’avère nécessaire. La toute première réunion de l’Amicale Notre-Dame-des-Bois-Francs a lieu le 29 mai 1949. Pas moins de deux cent quatre-vingt-trois anciennes élèves y sont présentes. Le 3 mai 1970, la communauté de la paroisse Saint-Christophe célèbre le centième anniversaire de la fondation du couvent. Pour ce faire, un cahier spécial de onze pages est publié dans le journal l’Union. L’Amicale participe à la messe spéciale et au banquet organisé pour l’occasion. Les sœurs quittent le couvent en 1974 pour emménager à la résidence d’Arthabaska, située à deux pas du couvent rue Laurier Ouest. Tel que convenu plus de cent ans auparavant, le terrain et le couvent sont alors cédés au curé de la paroisse Saint-Christophe-d’Arthabaska, M. Joseph Bergeron. Le couvent est finalement démoli et les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame quittent définitivement la paroisse en 1979.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.