Maison de la Providence / Couvent Notre-Dame-des-Victoires / Couvent de Saint-Roch

Institution fondée en 1688, Québec, Québec.

La fondation du couvent de Saint-Roch résulte de la demande de Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier, deuxième évêque de Québec. En 1686, il acquiert une maison située dans la haute-ville de Québec et l’offre aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame afin qu’elles s’y établissent. Ainsi est d’abord fondée la Maison de la Providence, lieu de rencontre destiné à former des jeunes filles à certains métiers leur permettant de gagner leur vie. Cette fondation se veut à l’image de celle de l’ouvroir de la Providence fondé en 1663 à Montréal par Marguerite Bourgeoys. Le bâtiment change rapidement de vocation alors qu’un lieu d’enseignement, le couvent Notre-Dame-des-Victoires, y est officiellement fondé en 1688. L’année suivante, l’évêque de Québec demande à Marguerite Bourgeoys de fonder un second hôpital à Québec. Bien que peu compatible avec la mission éducative de la communauté, celle-ci accepte et c’est ainsi qu’est établi l’Hôpital général de Québec au sein du couvent. Quelques mois après la fondation officielle de cette institution par lettres patentes du roi Louis XIV en 1692, la direction de l’hôpital est offerte aux Augustines qui œuvrent déjà à l’Hôtel-Dieu de Québec depuis 1639. L’hôpital est transféré dans l'ancien couvent des Récollets, situé au sud de la rivière Saint-Charles. Quant aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, elles se concentrent désormais sur leur fonction d’enseignantes. En 1692, le couvent fondé quatre ans plus tôt est transféré dans une nouvelle maison, cette fois située dans la basse-ville de Québec, rue Saint-Pierre. Cette école est partiellement détruite par un incendie pendant le siège de Québec de 1759 et rebâtie en 1769. Les religieuses, que l’on compte au nombre de trois ou quatre selon les années, y poursuivent leur travail d’enseignement pendant soixante-quinze ans.

C’est au milieu du 19e siècle que les religieuses s’installent dans le quartier Saint-Roch. La construction d’un plus vaste couvent débute en 1842 et les travaux d’érection du bâtiment durent deux ans. Ainsi, en 1844, le couvent de la rue Saint-Pierre ferme ses portes et les religieuses déménagent dans le nouvel établissement de Saint-Roch. Ce dernier est fondé par sœur Sainte-Élisabeth (Marie-Louise Dorval), supérieure, sœur Saint-Alphonse-de-Liguori (Marcelline Marsolais-Lemire), sœur Saint-Stanislas (Marie-Rosalie Plamondon) et deux enseignantes laïques pour le pensionnat. Du côté de l’externat, on compte sœur Saint-Louis-de-Gonzague (Marie-Luce Proulx), sœur Saint-Pierre (Marie-Louise Leduc), sœur Sainte-Blandine (Marguerite Fontaine-Bienvenu) et une enseignante laïque. Le nombre d’élèves inscrites s’élève à plus de trois cents dès la première année. En plus du programme régulier offert en français et en anglais, les jeunes filles, pensionnaires et externes, peuvent y suivre des cours de piano, de chant et de solfège ainsi que des cours de peinture à l’aquarelle et à l’huile. Les élèves proviennent surtout de Québec mais aussi d’autres lieux plus éloignés comme Percé, le Lac Saint-Jean, Mégantic, de même que plusieurs villes aux États-Unis.

En 1862, pour pallier le nombre d’élèves grandissant, une nouvelle aile est bâtie rue Saint-Joseph. Elle loge à la fois la chapelle, l’externat et quelques dortoirs. Puis en 1890, on fait construire l’académie Saint-Roch, une école paroissiale subventionnée par la commission scolaire, rue Saint-François. Celle-ci permet d’accueillir un plus grand nombre d’élèves externes. En 1897, deux religieuses du couvent de Saint-Roch se déplacent pour faire la classe à l’école Limoilou, une petite école située sur la rue Anderson (aujourd’hui 3e Rue). Deux autres religieuses vont faire la classe à l’école Stadacona. Deux ans plus tard, la direction de ces deux écoles est reprise par les sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie.

L’enseignement de la musique revêt une grande importance au couvent de Saint-Roch et ce, dès sa fondation. En 1864, le couvent possède déjà six pianos mis à la disposition des élèves des classes de musique. La Société des Enfants de Marie est quant à elle fondée au sein du couvent dès 1867.

En plus de servir de lieu d’enseignement et de logement aux religieuses et aux élèves pensionnaires, le couvent loge aussi à partir de 1873 une Procure des missions, sorte de magasin qui assure la distribution de manuels scolaires, matériel pédagogique et religieux destinés aux écoles de la Congrégation de Notre-Dame à Québec et dans les villes avoisinantes. Le couvent occupe aussi une fonction administrative à partir de 1880, l’année suivant la décision de la Congrégation de Notre-Dame de diviser son territoire en cinq vicairies. Ainsi, le couvent de Saint-Roch devient le lieu central de gestion de la vicairie de Québec. Puis, en 1888, alors que les vicairies sont elles-mêmes transformées en provinces religieuses, le couvent de Saint-Roch devient la maison provinciale de Québec.

À partir de 1893, l’institution offre le cours gradué aux élèves. En 1912, le couvent de Saint-Roch, en plus de menacer de tomber en ruines, n’offre plus l’espace suffisant pour recevoir les quelque trois cent cinquante élèves et trente-neuf religieuses. Conséquemment, il est démoli et la construction d’un tout nouveau couvent débute en juin 1912 sur le même terrain. Pendant les travaux, l’académie Saint-Roch située sur la rue Saint-François sert de résidence aux religieuses et une chapelle temporaire y est érigée. Les classes sont quant à elles relocalisées au sein de deux écoles situées à proximité et tenues par les Frères des Écoles chrétiennes : onze classes sont temporairement transférées à l’école Saint-Roch (rue Saint-François) et trois autres à l’école Sacré-Cœur (rue Grant). Les religieuses prennent possession du nouveau couvent en mai 1913.

Dès 1914, le couvent obtient son affiliation avec l’Université Laval. En 1924, le couvent et l’académie logent quarante-quatre religieuses et plus de neuf cent soixante élèves réparties en vingt-cinq classes. En 1929, les anciennes élèves entreprennent des démarches en vue de fonder l’Amicale Notre-Dame-du-Sacré-Cœur. En juin 1944, on célèbre le centenaire de la fondation du couvent de Saint-Roch. Élèves actuelles, anciennes élèves, amis et membres du clergé sont conviés à trois jours de festivités. Dans les années 1940, les religieuses dispensent des cours allant de la 1re à la 7e année, ainsi que les quatre premières années du cours classique. Les religieuses offrent aussi des cours de diction, de latin, de grec et d’anglais. Pour l’année scolaire 1956-1957, on dénombre environ huit cents élèves inscrites, dont plus de trois cent trente au pensionnat. Celles-ci peuvent s’impliquer au sein de divers mouvements tels que la Jeunesse étudiante catholique (J.E.C.), le Cercle des jeunes naturalistes (C.J.N.) ou la Légion de Marie.  

Au cours de l’année scolaire 1960-1961, l’académie Saint-Roch sur la rue Saint-François est mise en vente en raison des réparations trop dispendieuses à apporter au bâtiment. Environ quatre cents élèves, filles et garçons, sont redirigés vers d’autres écoles de la ville. Elle est vendue à la Fabrique Saint-Roch en 1966.

En 1958, la Congrégation obtient la permission du Département de l’instruction publique d’ouvrir, au sein du couvent de Saint-Roch, l’École normale Notre-Dame-de-Québec, un établissement de formation des enseignantes.  Des travaux de transformation des locaux sont entrepris dans le but d’accueillir les nouvelles étudiantes. Trois nouvelles classes, des dortoirs supplémentaires, une nouvelle bibliothèque et des bureaux sont notamment aménagés. L’entrée principale est aussi refaite. À sa première année d’existence, l’école accueille soixante-cinq étudiantes. En 1962, le couvent cesse définitivement d’offrir le cours classique afin de se consacrer à la formation des étudiantes inscrites à l’École normale Notre-Dame-de-Québec. En 1963, la maison provinciale qui est établie au couvent depuis plus de quatre-vingts ans est transférée au collège Notre-Dame-de-Bellevue. Conséquemment, en 1963, les normaliennes se comptent au nombre de deux cent soixante-dix-huit, dont plus d’une centaine sont pensionnaires. Une trentaine de religieuses y œuvrent, ainsi que quelques enseignantes et enseignants laïques.

Au cours des années 1960, l’existence des écoles normales est remise en question avec la Commission Parent qui propose que la formation des maîtres relève des universités. Ainsi, l’école ferme définitivement ses portes et les religieuses quittent le bâtiment du quartier Saint-Roch en 1970.

L’externat classique Saint-Jean-Eudes, une école mixte de niveau secondaire auparavant située dans le quartier Limoilou, emménage peu après dans l’ancien couvent des religieuses. À peine deux ans plus tard, le bâtiment est de nouveau inoccupé. La Ville de Québec, ayant lancé un vaste projet de revitalisation du quartier avec la construction du Mail Saint-Roch, achète le couvent. Dans le milieu des années 1970, le bâtiment est finalement détruit pour laisser place à un hôtel Holiday Inn (devenu par la suite l’Hôtel Ramada puis l’Hôtel Pur dans les années 2000). Les religieuses sont relocalisées dans plusieurs résidences et poursuivent leurs activités communautaires au sein du quartier jusqu’à leur départ définitif en 2002.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.

Maison de la Providence / Couvent Notre-Dame-des-Victoires / Couvent de Saint-Roch

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Québec, Québec

Institution fondée en 1688

Deuxième emplacement (1692-1844)

Dernière adresse : 48, rue Saint-Pierre

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Institution fondée en 1688

Quatrième emplacement (1912-1970)

Dernière adresse : 395, rue de la Couronne

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Institution fondée en 1688

Premier emplacement (1688-1692)

Dernière adresse : rue Cote de la Fabrique (en face de l'Hôtel-de-Ville)

Notez que nous ne sommes pas en mesure d'indiquer l'emplacement exact de ce bâtiment. Le lieu affiché est le plus précis selon nos connaissances actuelles.

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Troisième emplacement (1844-1912)

Dernière adresse : 83, rue de l'Église (auj. du Parvis)

Premier emplacement : (1688-1692) - rue Cote de la Fabrique (en face de l'Hôtel-de-Ville)
Deuxième emplacement : (1692-1844) - 48, rue Saint-Pierre
Troisième emplacement : (1844-1912) - 83, rue de l'Église (auj. du Parvis)
Quatrième emplacement : (1912-1970) - 395, rue de la Couronne